lundi 25 janvier 2016

C'était comment, avant 2008 ?

Quand on vit dans nos zones de montagnes, qu'on a 12 ans et qu'on a accumulé une déjà trop longue histoire face à l'échec scolaire, ... il n'y a pas trop de choix. La Segpa la plus proche est à Saint-Gaudens. Si on habite Luchon, il faut se lever au plus tard à 6 h ... et on n'est pas de retour avant 19 h.
Pour peu que les profs donnent des devoirs maison, ça fait lourd !

Alors, la plupart des familles refusent l'orientation.

D'ailleurs, même les enseignants ont abandonné depuis longtemps l'idée de remplir les dossiers de demandes.
Et si à Saint-Gaudens, de temps en temps, arrivent quand même quelques rares élèves qui osent affronter la route, c'est uniquement ceux qui disposaient auparavant d'une affectation en Segpa et dont les familles viennent d'emménager dans le coin - ou ceux qui font l'objet d'un placement à la MECS de Luchon ou en famille ou autre structure d'accueil. Au début, ils prennent le bus un temps ... puis il y a quelques absences ... puis on ne les voit plus.

L'autre solution, c'est de se résoudre à aller au collège "normal".

Rappelez-vous, on appelait même ça le "collège unique". Quelle belle idée ! Et comme on a déjà pris l'habitude d'être celui qui ne comprend rien, qui n'y arrive pas et que ça devient même notre identité aux yeux des autres, alors c'est moins gênant. Le prof nous gare au fond de la classe, à côté du radiateur. Parfois, on pète un peu les plombs - faut dire qu'on s'ennuie quand même - mais bon, dans l'ensemble, ça se passe ... et on patiente ainsi jusqu'à nos 16 ans. C'est long quand même !

Et à chaque fin de trimestre, lors des conseils de classe, les délégués des parents sont époustouflés d’apprendre que leur chérubin côtoie quotidiennement (ou presque) des collègues qui se traînent des 2 de moyenne dans presque toutes les matières. J'exagère ? Ici, chacun sait bien que non.

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