dimanche 31 janvier 2016

La SEGPA à l'épreuve de la réforme du collège et de la loi Peillon

Il n'y a malheureusement pas qu'à Saint-Béat que les Dasen ou leurs inspecteurs essayent de passer en force et de démanteler les Segpa. En Hte-Garonne, dans les deux collèges du Mirail, ce sont carrément les classes de 6ème Segpa que le Dasen prévoit de fermer. Ça, il ne va fermer celle de Fermat ... il n'y en a pas !
Ci-dessous un texte très intéressant du Snuipp, auquel nous adhérons à 100 %.

jeudi 28 janvier 2016

Jeudi 28 janvier - Comité Technique Académique

Le CTA du jeudi 28 janvier a confirmé le projet du Dasen consistant à lancer un "dispositif innovant" pour les élèves en difficulté du secteur de Saint-Béat.  Quelle chance ils ont ces petits veinards puisque cela se fera sur le dos de la fermeture de la seule structure d'enseignement adapté de proximité dont ils disposaient !
Nous sommes conviés à nous en réjouir car il semble que ce serait un honneur d'avoir été choisis pour cette opération...
Pourtant, le choix de casser quelque chose qui marche nous reste insupportable. D'autant quand on touche à des gosses fragiles.
Pour autant, tout n'est pas encore perdu, même si on ne manquera pas de nous affirmer le contraire. Le Dasen a d'autres commissions à franchir et il n'a pas encore gagné. Entre autres, ça dépend pas mal de nous et de notre capacité à réagir.
A savoir à ce sujet que, d'après les remontées qu'on a eu du CTA, le projet a été assez malmené. Pourtant, il y aurait été affirmé que, localement, on adhérait à ce bon projet !
Tiens donc ???

mardi 26 janvier 2016

Mardi 26 janvier 2016 - Stupeur ! Le DASEN propose la fermeture de la Segpa

Ce mardi dans l'après-midi, appel d'un syndicat d'enseignants.
"Dites voir. Là on est en train de bosser sur les documents qu'on a reçus pour préparer le CTA (Comité Technique Académique qui doit se tenir jeudi, dans deux jours. Si on comprend bien, le Dasen a l'intention de fermer le poste unique de la Segpa de St-Béat. Vous étiez au courant ? C'est calé ça, prévu avec vous ?"

Silence. Coup de massue.

"Ben ... non ... C'est quoi cette histoire ? Une blague pas drôle ?"

Explication : S'appuyant sur la création du "cycle de consolidation" regroupant les CM avec les
sixièmes, le Dasen lance un "dispositif expérimental innovant" : ouverture d'un poste de PE spécialisé pour 4 ans affecté au collège de St-Béat et qui aura pour fonction d'accompagner (?) les élèves de 6ème du collège et de CM2 des écoles du secteur (Marignac, St-Béat, Cierp, Fos et St-Pé).

Et ... pour alimenter ce poste, il ferme la classe unique de Segpa du collège !

Il fallait y penser ! Si, c'est juste écrit à la fin.

2008 - Une classe unique 6ème/ 5ème. A quand l'ouverture du cursus complet ?

La Segpa a commencé avec une classe unique, regroupant les niveaux 6ème et 5ème

L'idée - et l'espoir de tous - était que ça marche suffisamment bien pour que l'administration ne puisse par faire autrement que de pérenniser la structure en la complétant rapidement par une classe de 4ème et d'une 3ème. Il fallait aussi définir deux ateliers professionnels, organiser tout ça et continuer sur la lancée. Quand on veut, on peut, non ?
La première année, le principal a bien planché sur un projet mais il n'a pas été repris. Il a été suggéré d'attendre un peu plus (de surcroît, c'est l'année où le recteur a fermé le poste de CPE - qui n'est d'ailleurs toujours pas rouvert, malgré les multiples demandes du CA).

Prêts à tout pour ne pas aller à Saint-Gaudens

Donc, en juin, il a fallu annoncer aux familles que, pour la 4ème, il leur faudrait accepter que le petit aille sur St-Gaudens ... en attendant que la suite ouvre.
Il ne faut pas non plus prendre les gens pour des imbéciles ; les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. A partir de là, nombreux ont été ceux qui se retrouvaient tiraillés. Tenter la 6ème / 5ème sur Saint-Béat, c'est prendre le risque de se faire piéger et se retrouver contraint d'aller à Saint-Gaudens pour la 4ème / 3ème.

Alors, c'est pour quand ces ateliers ?

Avec l'arrivée de la principale actuelle, tout le monde y a cru. La Segpa était un succès, les progrès des élèves formidables, l'intégration excellente, des inclusions fréquentes, ...
Et ça s'est su. Un peu partout cette structure est montrée en exemple. Les familles et les professionnels faisaient régulièrement part de leur impatience : alors, c'est pour quand ces ateliers, cette 4ème / 3ème ?
On a donc recommencé à parler d'ouvrir les classes manquantes, d'un atelier professionnel sur place, d'un autre au Lycée du Bois de Luchon, ... Même cette année encore, à l'automne, la principale bossait là-dessus. Ce serait pour la prochaine rentrée ... c'était tellement logique !
D'ailleurs, fin octobre, quand le ministère a sorti une circulaire redéfinissant les missions des Segpa, on a bien cru que c'était gagné : "La Segpa doit avoir une taille minimale de quatre divisions (de la sixième à la troisième) pour permettre aux élèves d'accomplir un cursus complet dans un même collège. Cette exigence sera prise en compte progressivement dans le cadre de l'élaboration de la carte scolaire."

lundi 25 janvier 2016

C'était comment, avant 2008 ?

Quand on vit dans nos zones de montagnes, qu'on a 12 ans et qu'on a accumulé une déjà trop longue histoire face à l'échec scolaire, ... il n'y a pas trop de choix. La Segpa la plus proche est à Saint-Gaudens. Si on habite Luchon, il faut se lever au plus tard à 6 h ... et on n'est pas de retour avant 19 h.
Pour peu que les profs donnent des devoirs maison, ça fait lourd !

Alors, la plupart des familles refusent l'orientation.

D'ailleurs, même les enseignants ont abandonné depuis longtemps l'idée de remplir les dossiers de demandes.
Et si à Saint-Gaudens, de temps en temps, arrivent quand même quelques rares élèves qui osent affronter la route, c'est uniquement ceux qui disposaient auparavant d'une affectation en Segpa et dont les familles viennent d'emménager dans le coin - ou ceux qui font l'objet d'un placement à la MECS de Luchon ou en famille ou autre structure d'accueil. Au début, ils prennent le bus un temps ... puis il y a quelques absences ... puis on ne les voit plus.

L'autre solution, c'est de se résoudre à aller au collège "normal".

Rappelez-vous, on appelait même ça le "collège unique". Quelle belle idée ! Et comme on a déjà pris l'habitude d'être celui qui ne comprend rien, qui n'y arrive pas et que ça devient même notre identité aux yeux des autres, alors c'est moins gênant. Le prof nous gare au fond de la classe, à côté du radiateur. Parfois, on pète un peu les plombs - faut dire qu'on s'ennuie quand même - mais bon, dans l'ensemble, ça se passe ... et on patiente ainsi jusqu'à nos 16 ans. C'est long quand même !

Et à chaque fin de trimestre, lors des conseils de classe, les délégués des parents sont époustouflés d’apprendre que leur chérubin côtoie quotidiennement (ou presque) des collègues qui se traînent des 2 de moyenne dans presque toutes les matières. J'exagère ? Ici, chacun sait bien que non.